Regards sur l’œuvre
2006 – Exposition à la Maison de la Culture – Namur
Son itinéraire s’est déroulé en lisière du monde artistique, mais en pleine propriété, tout à la formulation heureuse de la fuyante et capricieuse lumière. Là où la plupart de ses pairs pensent carrière, lui a toujours pensé peinture. Une peinture exigeante, toujours captivante.
Cette exposition à Namur recueille l’essentiel de ses temperas et aquarelles vouées à l’abstraction lyrique. […]
Chiffons de brumes colorées, éclats de lumière, miroitements biseautés, cette peinture est tranquille, atténuée. Simple et transparente, jamais banale. C’est cette simplicité, cette qualité de la transparence qui impressionne, déliant égrenant les nappes de signes en flocons de lumière et formes légères. Rien de tangible. Seulement la modulation plastique de l’impalpable. Un monde flottant conquis dans la vigilance et la patience.
Danielle GILLEMON
LE SOIR, 15/2/2006
Amoureux des transparences
Dans ses aquarelles et ses temperas emplies d’émotions comme de retenues, il y a surtout, traversant son œuvre entier, cette patte de Villers qui le distingue si bien de ceux de sa génération. Inclassable, même s’il fut avant tout un abstrait lyrique épris de floraisons, s’il connut des accointances passagères avec un art construit libéré de ses rigueurs trop âpres, de Villers n’aura jamais adhéré aux modes, aux cénacles.
D’où la sensation réconfortante que cette peinture-là garde du bel avenir devant elle. […] Elle vit, elle émeut, elle étonne, elle séduit. Elle chante. Car, cet art-là, s’il est résolument plastique avec ses conquêtes formelles et chromatiques, est aussi étonnamment musical avec ses couleurs vibrantes et ses enchantements délibérés.
Roger Pierre TURINE
LA LIBRE BELGIQUE, 1er/2/2006
Thierry de Villers avait choisi, comme beaucoup d’autres de sa génération, la non-figuration au début des années 1960. Il ne s’agissait donc ni d’une audace historique ni d’un parti pris à contre-courant mais plutôt d’une discipline qui l’a mené tout droit vers la quête de spiritualité. Son lyrisme, plutôt que son expressionnisme abstrait (lié aux peintres de l’après-guerre), traduit son hypersensibilité au monde. Sa peinture, à la belle respiration, associe l’expérience de l’empathie et celle d’une profonde introspection.
Guy GILSOUL
LE VIF / L’EXPRESS, 27/1/2006
2001 – Hommage rétrospectif à la Fondation pour l’Art belge contemporain – Bruxelles
Thierry de Villers en 67 tableaux
Il y a belle lurette que nous escomptions un tel hommage à l’égard d’un artiste qui, sans tambours ni trompettes, et même en retrait de la vie artistique bruxelloise, a conçu une œuvre admirable, parce qu’exempte de toute compromission à quoi que ce soit. […]
Jubilatoire, même lorsque la palette de de Villers se fait plus construite, plus tendue, moins déliée en somme, la peinture exhibée avoue toujours les qualités, chromatiques et musicales, d’un plain-chant de mèche avec la vie même. […]
C’est de couleurs, plus que de vin, que se sera enivré pendant tant d’années cet homme à la tête de poète-prophète comme on n’en rencontre plus. D’où la magie de la connivence avec son univers, ses musiques, ses chromatismes élus. Sans âge, bien qu’engagée sur ses rails au temps de la Jeune Peinture belge, cette peinture-là, et ce n’est pas peu, se déguste dans l’affection.
Roger Pierre TURINE
LA LIBRE BELGIQUE, 5/12/2001
Un coloriste raffiné
C’est une exposition d’une rare qualité que nous révèle la Fondation pour l’Art belge contemporain. En effet voici un parcours non-figuratif qui débute dans les années 60 et se poursuit en 2001. […] L’art de Thierry de Villers apprivoise un colorisme qui privilégie les tonalités multiples. Cependant toujours un filtre très sensible module les couleurs estompées qui s’articulent dans des interactions délicates. […] Ici, tout s’organise en éclatements diffus, en saccades douces. Les tensions rares de l’être captent des cadences rompues. D’un cubisme complexe à une effervescence libre tout se noue et se dénoue.
Thierry de Villers possède une démarche picturale experte. La présente manifestation prouve qu’il devrait se ranger parmi les peintres abstraits de renom. Voici l’occasion de faire changer la donne ou plutôt d’élargir la liste des abstraits qui défendent une ferveur certaine.
Jo DUSTIN
LE SOIR, 5/12/2001
1998 - Deux expositions, l’une au Centre culturel de Thuin (Parcours), et l’autre à la Galerie Ephémère à Montigny-le-Tilleul (Travaux récents)
de Villers, peintre du bonheur
Double exposition du peintre octogénaire Thierry de Villers … un événement qui vaut réellement le détour. En pays hennuyer, la démarche picturale de ce vieux routier des formes et des couleurs se déploie. Elle conjugue une rétrospective bien orchestrée et la présentation de créations plus récentes de cet artiste dont la ferveur discrète demeure bien chevillée au cœur et à l’esprit. […]
Son abstraction se nourrit d’air libre et fuit toute pesanteur terrienne. Toujours le ciel est sous-jacent dans ses temperas, dans ses aquarelles à la clarté tamisée. Les couleurs posées progressivement sur le support sont nimbées par un prisme de transparence qui invente une sorte de kaléidoscope tendre mais jamais fade. De Villers est un peintre du bonheur comme Matisse.
Jo DUSTIN
LE SOIR, 29/09/1998
de Villers : Le bonheur de peindre
Une rétrospective à Thuin, les dernières peintures à Montigny-le-Tilleul : passionnant, solide, merveilleux !
Car cet artiste a la peinture chevillée au corps. Avec lui, pas d’anecdote qui tienne.
Ce qu’il peint, c’est l’infinie et bouleversante harmonie entre les formes et les couleurs, ces formes et ces couleurs qui nous enveloppent et nous concernent, pourvu que nous ayons l’œil ouvert, non pas sur l’extériorité du monde mais bien sur cet au-delà du visible qui est la nature même des choses et de l’être.
S’il a peint à l’huile, de Villers a davantage lié connivence avec l’aquarelle et la tempera, ces peintures à l’eau qui lui permettent de privilégier les fluidités, les résonances subtiles d’une âme enchantée par ce qui vibre. Sans renoncer jamais à structurer ses toiles, les architecturer si l’on veut, c’est à la liberté du coup de pinceau que de Villers accorde ses préférences marquées.
Roger Pierre TURINE
LA LIBRE BELGIQUE, 2/10/1998
1994 – Exposition à la Galerie Éphémère – Montigny-le-Tilleul
L’appétit des colorations
Poète des surgissements de l’âme ... peintre des émotions … Une vingtaine d’œuvres récentes nous délivrent cette joie de vivre et de peindre qui le pousse à nous rendre compte de « Paysages intérieurs » balisant d’étoiles son parcours de chantre des éclosions chromatiques.
Avec lui, tout est musique, luxe, calme et volupté.
Roger Pierre TURINE
LA LIBRE BELGIQUE, 8/6/1994
Les couleurs de la vie
Loin de se cantonner dans un seul registre pictural, de Villers se fait, tour à tour, plus diffus ou plus construit, plus coloriste ou plus structuraliste. La musique toutefois semble jouer un rôle déterminant dans sa façon de se battre avec les chromatismes ou les architectures. Du délié au tendu, chacune de ses partitions condense un moment d’émotion et le transfigure, développant d’instinct un chatoiement aussi diversifié que ressenti. Entrelacs de couleurs et de transparences ici, colorations cernées de noir ailleurs, jeux de pistes ou labyrinthes, rapports de volumes ou cathédrales de sons et de lignes : cet art tonique avoue une subtile parenté avec l’abstraction américaine.
Roger Pierre TURINE
LE VIF / L’EXPRESS, 17-23/6/1994
Du côté de l’espérance colorée
Chacune de ses toiles peintes à la tempera nous convoque à une fête sereine où la lumière émane de l’œuvre même. Comme un rayonnement intérieur. […]
Son lyrisme est évident, mais il reste tempéré par une douceur angevine.
De Villers façonne une œuvre qui respire par larges bouffées d’air et qui offre un message d’espérance.
Jo DUSTIN
LE SOIR, 25-26/6/1994
1991 – Exposition à la Galerie Éphémère – Montigny-le-Tilleul
Le chant nuancé des couleurs
Paysages intérieurs, au lyrisme raffiné qui scandent des rythmes terriens, célestes. […] On pourrait décrire davantage. Mais les mots ne peuvent traduire tous les émois du regard.
Et l’on dit simplement : de Villers, quel coloriste !
Jo DUSTIN
LE SOIR, 2/12/1991
Paysages intérieurs
De veine lyrique, son chant chromatique s’articule sur cette contemplation inlassable des signes de vie enclos dans les affirmations saisonnières de ses paysages, devenus avec le temps, de plus en plus intérieurs. […]
Cette peinture-là est aérienne, brise légère et volupté enchantée. […]
Il y a une telle sérénité dans cette production essentiellement intimiste, qu’un visiteur sensible se plaira à y décrypter le visage et la main de l’homme qui, en toute liberté, a parfait son parcours, à raison de huit heures de labeur quotidien. Pour le seul plaisir de peindre, et donc de vivre.
Roger Pierre TURINE
LA LIBRE BELGIQUE, 4/12/1991
1985 – Exposition à la Galerie La Main (Debras-Bical) – Bruxelles
Un de ses lavis colorés, qu’il intitule « Sur l’autre rive du temps », mêle étrangement force et douceur, explose littéralement de couleurs raffinées à l’extrême. Chaque détail pourrait en être agrandi tant cette petite œuvre est toute de monumentalité.
Émile LANC
LE MENSUEL LITTERAIRE ET POETIQUE, n°149, octobre 1985
Géographies sensibles
Les encres de Chine et lavis, les aquarelles de Thierry de Villers explorent aussi une sorte de géographie sensible. Le phénomène d’abstraction ici demeure en relation avec les rythmes, les éclosions et les érosions de la nature. […]
Sur la fenêtre du papier, sans cesse, de Villers « réécrit sa lettre à la vie ».
Jo DUSTIN
LE DRAPEAU ROUGE, 1/10/1985
1980 – Exposition au Théâtre-Poème – Bruxelles
Les transparences de Thierry de Villers
Si déjà la tempera autorise les transparences — voyez ces bleus, ces ocres — en revanche celles-ci deviennent quasi immatérielles dans les aquarelles sur papier japon. Ici, l’art de la nuance rivalise avec le velouté d’une soie ; et les transparences — de leurs écrans aux limites indécises — se dérobent aux rationalisations de la critique.
Guy VAES
SPÉCIAL, 21-27/3/1980
Car la peinture abstraite est une conquête. Elle rend visible les cadences intérieures.
Jo DUSTIN
LE DRAPEAU ROUGE, 19/3/1980
1975 – Exposition à la Galerie Aquarius – Bruxelles
Thierry de Villers, homme doux, d’une grande tendresse intérieure, a composé un art abstrait souple, mélodique, chaud, d’une intense poésie. […]
Chaque composition travaillée en fragments éclatés, en pans de ciel, de lumière, de bocages ou de rouge fleuri a cette vibration que l’on retrouve si équilibrée déjà chez Van Lint, mais, ici, il s’y ajoute la visibilité secrète des choses. Assez souvent Thierry de Villers mêle le collage à la peinture. La rythmique architecturée débouche sur une symphonie pastorale. C’est beau.
Alain VIRAY
LA DERNIERE HEURE, 7/3/1975
Un monde poétique
Un ensemble où la peinture à l’huile et les collages se répondent, dans un écho de couleurs attachantes et un jeu de formes dont l’abstraction réunit des tendances qui, selon les œuvres, explorent Lanskoy, Le Moal, Riopelle ou d’autres en une synthèse qui ne vise qu’à traduire un monde intérieur poétique.
Alain GERMOZ
SPÉCIAL, 5/3/1975
1961-62 – Exposition à la Galerie Brueghel – Bruxelles
Une peinture de l’allégresse.
Franz WEYERGANS
LE LIGUEUR, 5/1/1962
Sans doute pourrait-on imaginer que les aquarelles ici sont composées, non seulement avec les yeux et les doigts, mais aussi avec l’oreille, tant les jeux de couleurs s’ordonnent comme les notes grisantes d’un concerto de rêve intérieur.
Alain VIRAY
LA DERNIERE HEURE, 29/12/1961
Le lyrisme intérieur nous touche chez Thierry de Villers. Sa matière est ouatée et vivante : elle porte ses fleurs rares qui fait éclater l’inspiration au bout du pinceau.
Paul CASO
LE SOIR, 23/12/1961
C’est le travail d’un artiste qui a un infaillible instinct des couleurs.
Urbain VAN DE VOORDE
DE STANDAARD, 21/12/1961
À propos d’un paysage ou d’un personnage naissent des accords de tons, des oppositions de couleurs ouatées, des taches comme nées du hasard, des esseulées qui ne s’écoulent pas dans le vide. Et c’est comme du printemps qui sort partout de terre.
Hubert COLLEYE
LA MÉTROPOLE, 20/12/1961